Numérisation : de nouvelles perspectives pour les établissements médico-sociaux (EMS).
Pendant la pandémie, les établissements de santé et la numérisation ont été plus que jamais au centre de l'attention. De nombreux sondages et études réalisés au cours des deux dernières années montrent que la pandémie de Covid-19 a permis au système de santé suisse de prendre un essor considérable dans le domaine de la numérisation. Ils montrent aussi que les institutions fournissant des prestations ont pu surmonter le test du stress grâce à un changement culturel opportun en matière de digitalisation. Des développements qui auraient été difficilement imaginables avant la pandémie de Covid-19.
La numérisation semble donc centrale pour garantir un système de santé durable. Mais tous les prestataires de services sont-ils concernés ? Un coup d'œil en coulisses montre clairement que les hôpitaux et les cliniques sont souvent au centre des rapports, des études et des analyses. Mais où se situent les institutions du secteur des soins de longue durée en matière de numérisation ?
Comme l'ensemble du secteur de la santé, les établissements médicaux sociaux, les maisons de retraite, les centres ou résidences pour personnes âgées font partie des secteurs en pleine croissance. Les ressources en personnel pour les soins de longue durée se font toutefois de plus en plus rares – malgré un nombre croissant d'emplois – en raison de l'évolution sociodémographique. Le taux élevé de travail à temps partiel et le futur départ à la retraite de nombreux soignants aggravent cette situation. Nous en avions déjà parlé.
Le travail quotidien du personnel des soins de longue durée est marqué par une multitude de contraintes physiques et psychologiques. La pression du temps, la forte intensité du travail ou encore les exigences émotionnelles particulièrement élevées sont devenues quasiment la norme. Ces conditions de travail exigeantes ont de plus en plus d'effets négatifs sur la disponibilité du personnel des soins de longue durée. De plus, selon les études, le personnel soignant est également très préoccupé par la réduction inévitable de la qualité des soins fournis pour pouvoir accomplir la charge de travail. Le sens, perçu comme très élevé au sein de la profession, ainsi que la sécurité de l'emploi semblent ne compenser que partiellement ces défis.
La pandémie comme accélérateur de la numérisation ?
Les établissements médico-sociaux semblent se remettre progressivement des énormes fluctuations d'occupation pendant la pandémie. La question est maintenant de savoir si l'impulsion donnée pour emprunter de nouvelles voies numériques va perdurer.
Différentes études le montrent : la numérisation dans les établissements médico-sociaux s'est accélérée en raison des défis posés par la pandémie Covid-19, notamment dans le domaine de la communication. L'utilisation des technologies de l'information et de la communication, par exemple sous forme de visiophonie avec les proches, a également augmenté dans les établissements de soins. Pendant la pandémie, les préoccupations antérieures concernant la protection des données ont été reléguées derrière le besoin de contacts sociaux et la communication vidéo s’est instaurée étonnamment rapidement.
Le flux d'information a également pu être renforcé à certains endroits par le biais de réseaux externes ou de newsletters par e-mail. Les proches ont ainsi été tenus au courant de ce qu’il se passait.
Bien entendu, les réunions virtuelles internes et externes ou les vidéoconférences se sont également multipliées dans le domaine des soins de longue durée. En effet, le Covid-19 a engendré une intensification de la communication. Tant à l'intérieur qu'à l'extérieur des équipes de travail. Aujourd'hui, les consultations médicales se font du reste de plus en plus souvent via une tablette. Et la communication interne a été modifiée et renforcée grâce aux possibilités d'utilisation mobile des systèmes de planification et de documentation.
Des études montrent que la pandémie a amélioré l'acceptation de la technologie et la motivation à l'utiliser dans le domaine des soins de longue durée. Même l'utilisation de robots dans les soins – que l'on ne trouvait il y a quelques années qu'au Japon –, a fait son apparition dans certains endroits. En premier lieu, c’est le fait de soulager et de ménager physiquement les soignants qui a favorisé l'acceptation de ces outils semi-autonomes en cette période intense.
De leur côté, les professionnels des soins ont approfondi leurs compétences numériques, car l'accès aux établissements de soins était notoirement interdit aux personnes extérieures. Cette faible marge de manœuvre a ainsi parfois conduit à une meilleure acceptation de ces outils.
La pandémie a donc entraîné de nombreux mouvements positifs en faveur de la numérisation. Mais les projets de développement numérique se sont presque totalement arrêtés en raison d'une multitude de restrictions et d'une montagne de tâches supplémentaires. Selon les études, une numérisation non coordonnée a même parfois eu lieu via l'utilisation de moyens privés par les collaborateurs. La prochaine étape consiste à formaliser ces processus et à les professionnaliser. Et à les associer en même temps aux réflexions naissantes sur les avantages futurs de ces technologies de soins innovantes et de ces nouvelles idées.
Utiliser les potentiels nouvellement identifiés
Le passé récent a clairement révélé le potentiel de numérisation existant dans le domaine du long terme. Mais comment exploiter et développer ce potentiel ?
En fait, les effets souhaités de l'utilisation des technologies numériques ne résultent que rarement de la technique elle-même. Au contraire, un système qui fonctionne est le résultat d'une interaction réussie entre la technologie, des processus et des structures de travail adaptés et les connaissances nécessaires.
Selon les études, les dix points suivants sont d'une grande importance pour pouvoir déployer les potentiels et utiliser de manière ciblée et efficace les avantages de la numérisation dans les établissements de soins :
- Mettre en lumière les structures organisationnelles et les processus de travail existants et les rendre plus flexibles. Afin de créer ainsi de manière ciblée les ressources nécessaires à l'utilisation des technologies numériques.
- Promouvoir les compétences pour la préparation à l'innovation et à la technologie. Pour participer de manière autonome à la conception d'un travail de soins en pleine mutation.
- Développer des concepts de qualification plus flexibles qui impliquent une souveraineté numérique et une culture de l'apprentissage mutuel.
- Développer une structure d'information et de communication transversale et interdépendante. En utilisant des terminaux mobiles pour un flux de travail numérique.
- Encourager les échanges avec les acteurs externes. Développer et communiquer des instruments de mise en réseau et de coopération.
- Impliquer de manière participative les professionnels de la santé pour sélectionner des technologies innovantes et les mettre en œuvre avec succès. Et pour identifier les possibilités d'allègement du travail.
- Utiliser de manière ciblée les capacités gagnées en temps. Pour encourager le travail en interaction porteur de sens ou pour procurer aux collaborateurs des moments sans interaction.
- Favoriser l'acceptation et la satisfaction au travail. Avec des connexions stables et une grande sécurité des données.
- Intégrer de nouvelles technologies dans les systèmes de planification pour ouvrir de nouvelles approches en vue d’une optimisation des processus, afin de soulager les collaborateurs et d'améliorer leur motivation.
- Poser comme condition préalable l’nteropérabilité de toutes les technologies et de tous les systèmes utilisés.
Le poste de travail 4.0 dans les établissements de soins est à la veille de grands changements. La technologie est désormais prête à fournir un soutien automatisé aux professionnels de la santé. Les effets de la pandémie, par exemple sur l'équipement, les processus de travail et les structures de communication dans les établissements médico-sociaux, sont de plus en plus visibles. Comme dans de nombreux autres secteurs, la technologie permet de faire le lien entre l'organisation du travail et les compétences. Ce n'est que lorsque ces trois dimensions sont développées que les effets souhaités se font sentir, selon les observations faites dans les études.
Les besoins des collaborateurs ont profondément évolué avec la pandémie. La valorisation, l'agilité et la flexibilité deviennent des facteurs moteurs dans le développement numérique de toute entreprise, y compris dans le secteur des soins de longue durée. C'est précisément pour cette raison que POLYPOINT met tout en œuvre pour répondre à vos défis avec des solutions ciblées.
(Sources: Mit emotionaler Mitarbeiterbindung zum Erfolg, Pflegezeitschrift 74 | Potenziale einer Pflege 4.0, BertesmannStiftung | Bedarfe der Langzeitpflege in der Covid-19 Pandemie, Zeitschrift für Gerontologie und Geriatrie | Pandemie: Systeme mit ambulanten Versorgungsstrukturen offenbar im Vorteil Aerzteblatt.de | Die Zukunft der Langzeitpflege in der Schweiz, Universtität St. Gallen | Pflege- und Rehamarkt während der Corona-Krise, IMMAC Kurzstudie)